L'île de La Réunion est connue pour sa biodiversité unique. On simplifie souvent celle-ci on expliquant qu'il reste encore plus que 30% de forêt primaire ( non modifiée par la présence de l'homme ) sur l'île intense.
L'île a connu une évolution géologique et biologique particulière, qui a permis la formation d'une faune et d'une flore endémiques, c'est-à-dire qui ne se trouvent nulle part ailleurs dans le monde.
L'île est jeune et isolée, ce qui en fait un lieu idéal pour le développement d'espèces sans trop de concurrence et de prédateurs pouvant aboutir à des spéciations exceptionnelles.
La biodiversité de l'île de La Réunion est particulièrement riche en raison de son isolement géographique et de ses conditions climatiques favorables. En effet, l'île est située à environ 800 kilomètres à l'est de Madagascar, ce qui la place dans une zone de transition entre l'Afrique, l'Asie et l'Australie.
Cette situation géographique particulière, associée à un climat tropical et une topographie complexe, a permis la formation d'une grande variété d'habitats, allant des forêts humides aux zones arides en passant par des zones littorales côtières et des étages de végétation d'altitude.
D'abord nue, elle s'est lentement parée d'une couverture végétale. Ses premiers habitants ( plantes, insectes, Lézards, tortues, oiseaux, chauve-souris,...) sont arrivés poussés par les vents ou portés par l'océan, par hasard, par choix, de l'est de l'Afrique, de Madagascar, d'Inde, d'Australie, de Hawaï.
Ces colonisateurs sont dits indigènes de La Réunion. Certains de ces visiteurs ne survivront pas. Parmis ceux qui restent, beaucoup s'adaptent et se transforment pour cette nouvelle vie.
De cette lente adaptation de génération en génération apparaissent des différences physiques et comportementales de l'espèce d'origine. Ces dissemblances sont telles, qu'en quelques siècles, de nouvelles espèces à part entière naissent. Ces nouvelles espèces sont dîtes endémiques. Ainsi ce type d'espace devient unique au monde, donc très précieux mais aussi très fragile.
La colonisation humaine de La Réunion, débutée il y a à peine 360 ans est un exemple de cette fragilité. Depuis la découverte de ce joyau, l'homme a réduit de plus de moitié le nombre de vertébrés endémiques de l'île. 22 espèces d'oiseaux ont disparu en moins de deux siècles.
Les défrichages et la chasse irraisonnée sont responsables de la disparition définitive de nombreux animaux et végétaux de l'île. L'introduction de nouvelles espèces animales ou végétales concurrentes des espèces indigènes, modifie rapidement l'environnement originel. Ces espèces introduites sont dites : exotiques
Par chance, le coeur de l'île de La Réunion, protégé par ses remparts, ravines et pitons infranchissables, est resté presque intact. Aujourd'hui prêt de 30% de l'île est encore recouverte de sa forêt tropicale indigène riche en espèces endémiques. Cela fait de ce petit caillou de basalte, un des 34 points chauds en biodiversité du monde.
Mais cette richesse est menacée.
Les données compilées par le Comité français de l'Union internationale pour la conservation de la nature donnent une situation qui se dégrade constamment pour le petit millier d'espèces de plantes recensé sur l'île. Dans la dernière "liste rouge" publiée le 21 novembre 2023, les scientifiques ont annoncé que 41 % de la flore indigène est menacée de disparition. Cela représente 395 espèces classées comme "vulnérables", "en danger" ou "en danger critique". Trois statuts pour indiquer leur niveau de menace, sur les 962 espèces recensées. Ce taux inquiète les chercheurs en raison de son augmentation constante. En 2010, 30 % des espèces de plantes de La Réunion faisaient l'objet d'une surveillance accrue.
Au premier rang, les espèces invasives. Fruits de l'activité humaine, ces organismes végétales et animaliers pullulent à La Réunion, grignotant progressivement les espaces occupés par les plantes.
Autre point critique, les plantes de haute montagne, menacées par "l'ajonc d'Europe". Et la prolifération des animaux, comme les rats ou les escargots géants, se révèle tout aussi dangereuse pour la biodiversité.
L'activité humaine est en cause. Notamment avec le cas des usages pharmaceutiques, qui s'appuient sur les ressources florales de l'île...
Puis viennent s'insérer, dans ce paysage inquiétant, les effets néfastes de l'urbanisation, de la déforestation et du développement agricole.
Malgré les différents plans menés pour préserver la flore, les experts déplorent des actions "qui ne portent pas encore leurs fruits".
La question se pose alors naturellement :
Comment protéger notre île et lutter contre la dégradation de sa biodiversité ?
Voici une liste exhaustives d'engagements pour préserver notre île :
Dans son quotidien :
Prendre conscience de la richesse unique au monde de la biodiversité réunionnaise
Respecter les listes règlementaires d'importations d'espèces
Limiter l'importation d'espèces
En montagne :
GARDER TOUS VOS DÉCHETS : ORGANIQUES ET INORGANIQUES
Ne pas planter ou répandre d'espèces en milieu naturel protégé
Participer aux missions de protection du territoire
En participant par exemple aux chantiers participatifs :
Ne pas nourrir les animaux que l'on rencontre sur les sentiers, même si ils sont mignons 😊
Déclarer toute découverte d'espèces envahissantes dans un lieu protégé aux autorités.
Une expression résume parfaitement le comportement à tenir :
" Dans la nature comportez-vous comme des animaux, ne laissez pas de traces de votre passage"
Voici le nouveau label créé par le département pour lutter contre la régression de la biodiversité :
et le site correspondant aux actions : https://www.especesinvasives.re/
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